Arbres Remarquables en Forêt de Tronçais
Le concept d’arbre remarquable est assez ancien puisqu’on en retrouve les premières traces écrites le 29 juin 1899, dans une circulaire rédigée par le Conseiller d’État Louis Daubrée, Directeur Général des Eaux et Forêts depuis novembre 1887. Cette circulaire n° 560 souligne le fait que « nos forêts domaniales ou communales possèdent souvent des arbres renommés … par les souvenirs historiques ou légendaires qui s’y rattachent soit par l’admiration qu’inspirent la majesté de leur port ou leurs dimensions exceptionnelles. » Cette circulaire se poursuit en listant tous les atouts de ces arbres qui font partie de la richesse esthétique de la France et demande « qu’ils soient l’objet d’une protection constante ».
Etat des Lieux
La SaFT s’est intéressée aux arbres remarquables depuis les premiers jours de sa création. En effet, elle publiait dans son bulletin N°1, en 1956, un premier article qui leur était consacré. On notera dans le bulletin n° 36, sous la plume d’Alain Macaire, un article au caractère historique des arbres remarquables de la forêt domaniale de Tronçais. Plus tard, dans son bulletin N°61, la SaFT, sous la plume d’Yves le Jean, a dressé un état de l’accroissement des arbres remarquables 10 ans après un premier constat ayant conduit à la publication « d’un Tour de Tronçais en 40 arbres remarquables ». Dans cet article, Yves le Jean classait les arbres selon leur vigueur de croissance, classement justifié par la mesure précise de l’accroissement de chacun d’entre eux. L’ONF s’appuiera largement sur cet article pour réaliser le document de gestion des arbres remarquables.
Sur Tronçais les arbres remarquables, on répertorie un peu moins d’une cinquantaine d’arbres classés en deux groupes selon leur caractère « prestigieux » (25 arbres) ou bien leur caractère « particulier » (24 arbres).
Sur Tronçais comme dans d’autres forêts, les arbres remarquables ont été baptisés et se sont vus attribuer un nom. Ces appellations peuvent être classées en quatre catégories :
Hommes illustres de la région (Emile Guillaumin, François Peron, Charles-Louis Philippe, …)
Lieux ou cantons de la forêt (Goutte Dardan, Montaloyer, …)
Des époques (Résistance, Saint-Louis, Tire et Aire, …)
La nature ou la forme de l’arbre (Carré, Jumeaux, Pilier, Sentinelle, …)
Arbres Prestigieux Arbres Particuliers
Chêne la Sentinelle Châtaignier de la Bouteille
Chênes les Jumeaux Pin Sylvestre du Grillon
Chêne Carré Pin Laricio des Brays
Chêne Charles Louis Philippe Houx
Chêne Emile Guillaumin Chêne de la RBI
Chêne St Louis Tilleul à petites feuilles
Chêne de la Résistance Epine blanche
Chêne Stebbing II Chêne Rouge à feuilles de laurier
Chêne du Louvre Gros Charme creux
Chêne de St Jean de Bouis Cornier à Puy-Aigu
Chêne de Pirot Chêne Raffignon
Hêtre de la Font Sablière Hêtre Raffignon
Chêne de Tire et Aire Chêne de Peagu
Chêne de la Bouteille Chêne du Pays Ancien
Hêtre de la Goutte Dardan Chêne de Quille
Chêne de la Goutte du Meslier Tauzin de Nantigny
Chêne de la Jarrye Aubespin des Rives
Chêne de la Lande Blanche Brogneux de Protière
Chêne de la Remenanche Chêne de Vitray
Chêne le Pilier l’Etalon
Chêne de la Charte Frêne, Tremble, Aulne glutineux près fontaine Viljot
Chêne François Péron Chêne des Porchers
Chêne des Forges Chêne Jacques Chevalier
Hêtre des Forges Chêne de Montaloyer
Plusieurs arbres, bien que référencés dans l’aménagement forestiers, sont morts ou ont été exploités. De fait ils ne figurent pas sur cette liste : chêne de Morat (2006), chêne du vieux Morat (2011), chêne de la Bouchatte (2015), chêne du Bois clair (2015). Les Jumeaux figurent dans cette liste bien que l’un d’entre eux soit mort en 2022 et que le second se soit couché le 31 mars 2023.
En complément de cet état des lieux, on peut souligner ici le travail de la SaFT sur les ronds forestiers qui comportent plus de 400 arbres d’essence exotique présents sur 57 des 59 ronds. Claude Jouin, qui fut un membre très actif de la SaFT, plaidait pour que soient plantés des essences plus variées comme on peut en trouver dans certains arboretums. C’est le cas du Séquoia géant du rond de Buffaut. La SaFT reprend aujourd’hui cette idée en replantant depuis deux saisons des jeunes plants sur quelques ronds. Il faudra un dizaine d’année, avec le concours de l’ONF pour repeupler tous les ronds. Peut-être certains deviendront-ils remarquables dans 150 ans ou plus. Nous devrons sans doute nous attacher à en varier les essences.