Histoire de la forêt de Tronçais

L’histoire de la forêt de Tronçais s’inscrit dans la riche histoire des forêts françaises. C’est ainsi que la forêt de Tronçais est une forêt primitivement habitée dans laquelle les bergers viennent faire paître leurs troupeaux. On trouvera ainsi des traces de présence humaine datant du paléolithique.

Les forêts sont la propriété du pouvoir royal avec des exceptions. Tronçais est la propriété des ducs de Bourbon et deviendra propriété de l’état sous François 1er. 

Au XVIIe siècle, Jean-Baptiste Colbert, ministre sous Louis XIV rédige en 1669 la première grande loi forestière importante pour les massifs royaux, appelée l’ordonnance de réformation. Celle-ci établit des règles pour protéger la ressource en bois et délimiter les forêts de la couronne, c'est la création de l'aménagement forestier. La forêt de Tronçais sera inscrite dans ce plan national afin de fournir du bois pour les chantiers de marine.

Avec l’ère industrielle au XVIIIème siècle, des forges s’installeront en forêt de Tronçais, des étangs seront créées pour fournir l’eau nécessaire à cette industrie. C’est à cette époque qu’ont été creusés les étangs de Tronçais, de Saloup et de Morat pour fournir les forges en énergie hydraulique. Mais cette industrie, consommatrice de bois modifiera profondément les paysages intérieurs de la forêt. Ce ne sont pas moins des 2/3 des futaies qui seront abattues pour fournir en bois les nouvelles forges de Sologne et Morat. Avec la découverte du charbon, cette industrie migrera vers les grandes villes comme Montluçon.

Désormais l’Office National des Forêt, et plus particulièrement Joseph Louis Buffévent, maître des Eaux & Forêts, a les mains libres pour mettre en place les techniques de gestion continue en futaie régulière qui rendent Tronçais si exceptionnelle.

Et Tronçais garde "une longueur d'avance" sur la majorité des autres chênaies domaniales où la conversion en futaie régulière n'a véritablement été généralisée que dans la deuxième moitié du 19ème siècle.

Le bilan de cette sylviculture appliquée sans discontinuité depuis plusieurs générations de forestiers est tout simplement exceptionnel. Aujourd’hui on trouve à Tronçais un peuplement mêlant des essences de chênes (81%), de hêtre (10%) et de pin sylvestre (7%).

Elle est aujourd’hui reconnue comme une forêt écologiquement riche avec un modèle de gestion durable. Les chênes d’exception de la forêt de Tronçais sont utilisés pour la création de tonneaux de cognac ou de grands vins, l’ébénisterie ou, avec les bois les moins nobles, le chauffage.